L'Ordre de Malte en Creuse
Guerriers, hommes de foi, figures légendaires, les Hospitaliers et Templiers fascinent la société occidentale depuis le Moyen Âge. Nés dans les nécessités des États latins du Proche-Orient, ils sont rapidement devenus des puissances économiques et politiques en Occident même. Jalousés, craints, voire méprisés, ils doivent faire face à une crise profonde après la perte de Jérusalem et de la Terre sainte. Les Templiers n’y survivent pas, balayés par le pouvoir du roi de France et l’interdiction pontificale. Les Hospitaliers, eux, développent leurs possessions et continuent la lutte en Méditerranée.
Dans cet ordre qui prend bientôt le surnom de chevaliers de Rhodes, puis de Malte, des figures issues de notre actuelle Creuse jouent un rôle de premier plan. Parmi eux, quatre grands maîtres ; Philibert de Naillac, né à Bridiers, grand-maître entre 1396 et 1421, Pierre d’Aubusson, né au Monteil-au-Vicomte, entre 1476 et 1503, Guy de Blanchefort, né au Moutier-Malcard, entre 1512 et 1513 et Jean Lévesque de la Cassière, entre 1576 et 1581. Tous n’ont pas eu le même destin ou le même prestige, mais cette exposition se veut un rappel du souvenir de ces puissants personnages qui n’ont pas oublié la région dont ils étaient issus.
Dans les « Creusois de l’ordre de Malte » ne figurent pas que les chevaliers ou les commandeurs. En effet, par l’étendue de ses possessions et de ses seigneuries, l’ordre, dont l’un des centres régionaux se trouvait à Bourganeuf, influait sur la vie de nombreux Marchois, paysans dépendants, notaires employés, prêtres desservants… Les commanderies de Malte constituaient l’un des éléments structurants du paysage et de la vie économique de la Haute-Marche.
Entre la Croix et l’Épée, la Creuse et la Méditerranée, les labours et les croisades, puisse cette exposition rappeler les voyages et les découvertes des « chevaliers du Christ » et de ceux qui vivaient près d’eux.